Insee, inflation à la carte

Publié le par Chloé Chovin

L'Insee a lancé mardi 27 février un calculateur pour permettre à chaque Français de simuler sur Internet son propre indice de prix, en fonction de sa structure de consommation. Une réponse aux critiques faite à l’encontre de l'indice des prix officiel.

Les interminables polémiques suscitées chaque mois autour de la publication de l'indice des prix à la consommation (IPC) par l'Insee pourraient bien s’arrêter. En effet, chaque Français pourra désormais calculer son propre indice des prix, grâce au calculateur personnalisé d’inflation proposé par l’Insee. Ce dernier tient compte non seulement des revenus de chacun, mais aussi de la structure de consommation et du statut de propriétaire ou de locataire.

Dominique de Villepin s'était prononcé à la fin de l'année dernière en faveur d'un nouvel indice des prix à la consommation "retraçant mieux les dépenses contraintes" des ménages, en particulier le logement, l'énergie, l'eau, le téléphone et de services de communication. Et ce n’est pas tout. Nicolas Sarkozy avait estimé fin novembre que l'indice des prix devait être modifié pour ne pas refléter « la réalité de la hausse des prix au quotidien », tandis que Ségolène Royal proposait dans son "Pacte présidentiel" la création de plusieurs indices des prix différents, selon les revenus.

Un IPC personnalisé
Le nouvel outil, disponible sur le site de l'Insee permet d'appréhender la situation de chacun, en proposant un IPC personnalisé, à comparer avec l'indice officiel pour voir si l'on est au dessus ou en dessous de l'inflation moyenne. Pour opérer ce calcul, il convient d'avoir une idée assez précise de la répartition de ses dépenses. Une fois sur le site, il faut entrer le poids des dépenses consacrées à plusieurs postes importants comme le loyer, l’alimentation ou encore l’habillement. A l'arrivée, les hausses de prix varient beaucoup d'un poste à l'autre: si le tabac, les loyers, l'essence et le gaz ont beaucoup augmenté ces dernières années, l'habillement, l'électricité, le secteur de la santé, les automobiles ont connu une inflation inférieure à la moyenne.

Pour l'Insee, ces variations expliqueraient le décalage entre inflation officielle et hausse des prix perçue par les Français. Les ménages se focalisent sur certains postes, tel l'alimentaire, dont les prix ont augmenté, et ne remarquent plus ceux dont les étiquettes baissent, tels que les produits du secteur high-tech. Cet instrument que l’Insee considère comme étant "pédagogique" reste cependant difficile à manier pour le quidam. Il s’agirait donc davantage d’une manière d’alimenter un peu plus le débat présidentiel.

Publié dans Economie

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